« Ce qui
constitue une république, c'est la destruction totale de tout ce qui
lui est opposé. »
Saint-Just
Non, je n'ai pas vécu
votre histoire. Je n'ai pas vécu votre utopie. Je ne me souviens pas
de votre rêve. Je n'ai pas connu votre âge d'or, je n'ai pas hurlé
vos slogans.
Je ne marche pas sur vos
traces. Votre héritage n'est pas le mien.
Je ne suis pas responsable
des générations passées. Je ne veux pas payer le prix de ce vous
avez écrit dans les livres d'Histoire. Je n'ai pas inventé votre
pseudo Démocratie. Je n'ai pas inventé votre pseudo tolérance. Je
n'ai pas inventé vos principes. Je n'ai pas approuvé ce que vous
m'avez imposé à la naissance.
A aucun moment je n'ai eu
le choix. Vous m'avez présenté une histoire, une politique et des
valeurs que je ne pouvais contester. Vous m'avez montré ce que je
devais penser et ce que je devais rejeter. Vous m'avez désigné mes
ennemis. Vous m'avez présenté mes amis. Sur les bancs de vos écoles
et de vos amphithéâtres, à coup d'ironie et de cynisme, vous
m'avez montré la voie à suivre.
Pourtant je ne suis pas
comme vous. Vous êtes vieux idéologiquement. Vous êtes ternis par
les années. Vous faites référence à une histoire que vous m'avez
imposée et que je n'ai pas connue. Sans doute vous non plus
d'ailleurs. Car les vainqueurs n'écrivent-ils pas toujours LEUR
Histoire ?
On regarde à la télé
des tas d'émissions qui rabâchent les mêmes analyses critiques. Et
puis à la fin on se rend compte que l'on est en plein dedans. C'est
triste. On croit observer un truc malsain, du genre de ceux qui
n'arrivent qu'aux autres. Comme les accidents de voiture. Et d'un
coup on ouvre les yeux.
Tout commence avec la
Révolution Française, dans le cas qui nous concerne. C'est le
Premier Mythe. Une cabale qui devient par perversion de l'histoire un
acte fondateur. Le tout premier. Au nom de cet événement, des
générations doivent encore se plier à une idéologie stérile qui
sert le pouvoir en place. La
Révolution est la première grande justification de l'ordre moral
auquel nous devons nous soumettre plus
de deux siècles plus tard. Des siècles de vie politique française
sont reniés. La période qui précède la révolution devient une
époque obscure, malsaine et ridicule..., c'est un
classique. C'est un principe révolutionnaire.
Notre
cher pouvoir est un pouvoir négationniste. Il cautionne une
idéologie et des valeurs qui sont une injure à la France qu'il
affirme représenter.
La
Révolution française est une pierre morale à l'édifice
totalitaire de la République. Une banale révolution, telle que
n'importe quel pays du monde a pu en connaître. Mais ses vainqueurs
se sont reproduits, ils ont perduré jusqu'à aujourd'hui.
La
vraie opposition politique, en France, n'est ni la droite ou la
gauche républicaine qui se partagent le pouvoir sous le couvert de
l'alternance. L'opposition politique, la seule, en France, ce sont
les partis qui luttent contre la République et contre la Démocratie
oligarchique. C'est-à-dire les partis qui n'accepteront jamais de se
plier à la constitution républicaine et à sa tradition
révolutionnaire.
Je
renie l'héritage de la Révolution française. Cet héritage est un
leurre. Cet héritage est une idéologie diffusée dans la société
et dans nos écoles, pour perpétuer une pensée unique. Une pensée
protégée par les lois de la République, protégée par la
constitution de la République. Toute alternative morale et
intellectuelle est écartée. Toute déviance est bannie, rejetée et
calomniée.
Toute
ma jeunesse, toute mon éducation et toute ma socialisation ont été
influencées par l'endoctrinement moral de la République fasciste
gauchisante. Après des années sur les bancs de l'école des cadres
du Parti Moral Gauchiste, je n'étais plus capable de penser par
moi-même. J'avais perdu toute capacité à raisonner de façon
naturelle et instinctive en dehors des schémas de réflexion propres
à la morale démocratique issue de la révolution fondatrice.
C'est
pourquoi je renie tout héritage. Je renie ces révolutionnaires qui
se sont soi-disant battus pour moi dans le passé. Je ne leur ai rien
demandé.
Je
n'ai aucun compte à leur rendre. Je dois être vierge de toute
référence au passé. De toute continuité idéologique. Alors
seulement je peux penser par moi-même sans être soumis au jugement
moral de l'histoire falsifiée et des Mythes fondateurs du fascisme
de gauche français. En parlant de fascisme, parlons de la Seconde
Guerre mondiale : les allemands, le génocide, les collabos et les résistants...,
je ne les ai pas connus . Tout ce que je sais, c'est qu'on a toujours
fait gober des tas de trucs issus de cette période de l'histoire.
Comme si toute ma vie devait se dérouler à l'ombre des principes
moraux que l'on a établis pour moi.
Des
individus, de toute part, ont commis des erreurs, des méfaits, des
atrocités, etc., et je n'ai pas le droit d'être moi-même. Parce
qu'ils ont fait ce que l'histoire considère comme des bienfaits ou
des faits condamnables, je suis censé adapter mon comportement et
mes pensées en fonction de ce qu'elle juge bien ou mal. Je ne suis
pas d'accord pour renier une frange entière de la pensée politique française,
tout ça à cause de certains individus qui se sont alliés à un
envahisseur contre une République que je n'approuve pas.
Autant
la révolution française fut un Mythe Fondateur, autant la victoire
des alliés fut l'occasion de dresser une consolidation dans la
manipulation morale qu'est la Démocratie française.
Et
la République fonda une nouvelle version de l'histoire. Ses anciens
adversaires furent bannis de la pensée et la morale unique les
remplaça.
Après
la Révolution française, quand les symboles de la monarchie furent
détruits, les vainqueurs firent disparaître toute trace
d'opposition à la logique Républicaine.
Tout
est mis en œuvre pour que ces hommes qui s'opposaient à la
République moraliste nous apparaissent comme des monstres, des
renégats et des parias.
Les
salles de classes regorgent des cris d'horreur et des soupirs
indignés que l'on programme dans la bouche des élèves ahuris par
les livres d'histoire. Et c'est ainsi que nos écoles nous forment à
être de gauche. Cette gauche républicaine qui fait mine d'être
différente d'une fausse droite tremblotante qui partage la même
idéologie qu'elle.
Nos
écoles nous forment à adorer la République et à haïr ses
adversaires. Elles nous présentent l'héritage de la Révolution
française comme une logique bénéfique que seuls les criminels et
les être corrompus peuvent remettre en question. Et la pensée
unique s'installe. Le Grand Consensus sur le bien
et le mal. Je n'ai pas à culpabiliser pour un passé lointain et
préfabriqué. Je n'ai pas à approuver une histoire écrite pas les
élites issues de la guerre. Je n'ai pas à haïr naturellement qui
que ce soit, je n'ai pas à blâmer automatiquement ceux que
l'histoire républicaine vomit.
Je
demande à choisir librement ma pensée. A choisir librement les
idéologies, les idées politiques et philosophiques sans avoir à en
écarter d'office sous prétexte d'une condamnation morale que je
n'ai pas acceptée, et qui n'est qu'une idéologie d'Etat à peine
déguisée.
La
République a enterré toute alternative. Ses victoires lui ont
permis de faire taire toute opposition et traquer ses adversaires.
L'idéologie issue de la Révolution française est devenue une
utopie morale et universelle, intolérante face à ceux qui la
refusent, et se perpétuant années après années par une main mise
absolue et totalitaire sur la production idéologique et politique de
ceux qu'elle encadre.
Je
n'ai pas vécu la Révolution française. Je n'ai pas vécu la
Seconde Guerre Mondiale. Je n'ai pas choisi de vivre en République.
On me l'a imposé et interdit de penser autrement que républicain.
L'histoire que je n'ai pas connue n'existe pas pour moi. Je peux la
lire et l'étudier, mais sachant qu'elle est bien souvent
falsification car écrite par des vainqueurs, je ne peux jamais m'en
servir pour construire mes idées. On ne base pas sa vie sur un
mensonge perpétuel.
Toute
éducation historique n'est qu'apprentissage de la morale
dictatoriale. Toute histoire de France est une hypnose idéologique.
Dans nos livres d'histoire, pas de thèses et contre thèses. Pas de
débat philosophique,
ni d'opposition d'écoles de pensée.
Dans
nos livres d'histoire, une vérité unique.
Unique,
absolue et exclusive.
Un
jeune anonyme
Source
: Revue UNDERCOVER N°30.