Sunday, September 14, 2014

Crise mondiale & pédophilie

Nos enfants entendent participer à la construction d'une nouvelle culture globale plus ouverte et plus généreuse. La réforme de l'éducation, le développement de la créativité et de la confiance chez l'enfant, la protection de ses droits et la nécessité de cultiver la non-violence au quotidien, sont des outils qui permettront aux jeunes générations d'édifier un monde nouveau.

Les enfants et les adolescents sont les victimes d'un système prédateur

Cependant, alors que ces jeunes générations incarnent le futur, le monde ne semble pas vouloir leur faire de place. L'écrivain marocain Mohamed Nedali nous parle de la tristesse de la jeunesse marocaine en proie au chômage et aux frustrations . Mais il n'est pas nécessaire de faire de grandes distinctions entre les pays, car désormais le monde global dans son entier est concerné par la tristesse de la jeunesse, des pays d'Asie aux États-Unis en passant par l'Europe et les pays Africains. C'est comme si le monde avait oublié ses enfants. S'agit-il d'un acte manqué ? Selon la théorie psychanalytique, l'acte manqué serait la réalisation d'un désir inconscient. Que révèle alors cet acte inconscient ? Il 'apparaît dès lors que les faits suivants peuvent nous éclairer :

— l'ignorance du potentiel créatif des enfants et des adolescents à travers le monde depuis des décennies,

— la négation de leurs droits et la persévérance en ce sens, malgré la reconnaissance internationale des droits de l'enfant depuis 1989 et l'action des agences onusiennes,

— la violation des droits des femmes et les préjugés sexistes persistant à travers le monde, les violences à l'égard des mères et des enfants,

— l'exploitation par le travail ou la prostitution,

— la violence qui s'exerce à l'encontre des enfants dans les conflits internationaux et au quotidien,

— l'assimilation des adolescents vivant dans des conditions sociales précaires à des citoyens de « seconde zone »,

— l'ignorance de leurs besoins de développement, de leurs désirs, de leurs aspirations,

— la destruction des vraies richesses de la Terre sans considération des besoins des générations futures.

Tous ces faits sont dans leur ensemble des actes de prédation. Le monde capitaliste s'est construit historiquement sur l'esclavage auquel a succédé le colonialisme. Ce système était largement cautionné par la morale occidentale qui souhaitait apporter le progrès aux populations lointaines dites « sauvages ». Or, ce système édifié sur l'exploitation, l'asservissement et la domination des populations vulnérables, n'a pas cessé. De telles pratiques se sont au contraire intensifiées et généralisées, en permettant à un système économique de se développer aux dépens des jeunes générations. La jeunesse et les enfants constituent un vivier à bon marché. Ils sont devenus les nouveaux esclaves. Alors pourquoi leur reconnaître un potentiel créatif, pourquoi leur accorder le droit de rêver leur vie ?

Les universités ont fabriqué des diplômés qui ont de moins en moins de débouchés. Car les conditions de la rentabilité et de la compétitivité rendent les humains de plus en plus superflus. Lorsque les robots informatiques ne remplacent pas les hommes, une main-d’œuvre croissante et désœuvrée, mais certes mieux instruite, peut être utilisée à bon compte. Les « autres », représentés par les enfants exclus du système éducatif et ceux qui ne bénéficient pas d'un soutien familial ou les jeunes gens les plus pauvres, doivent s'arranger comme ils peuvent pour survivre, en mendiant, en volant ou en se prostituant ou bien. en accomplissant des tâches peu rémunérées.

Les conditions de la précarité et du chômage des parents affectent aussi le potentiel de développement des enfants et des adolescents. Des enfants jeunes quittent désormais l'école en Italie, en Espagne, en Grèce, au Portugal, ou dans les pays de l'Europe de l'est, pour gagner un peu d'argent et permettre à leur famille de survivre. En Grèce, depuis la crise, les mères abandonnent leurs enfants parce qu'elles ne peuvent plus les nourrir. Est-ce cela le progrès ? L'ultra capitalisme ne s'encombre même plus de considérations morales pour asservir les populations. Le monde est profondément déshumanisé.

Cette déshumanisation apparaît aux yeux de l'écrivaine américaine Toni Morrison comme l'aboutissement de plusieurs siècles d'esclavage. Les hommes sont devenus fous en essayant de donner à leur culture l'apparence de la vérité.

La vie moderne commence avec l'esclavage (...) Des stratégies de survie ont constitué l'individu vraiment moderne. Elles représentent une réponse aux phénomènes prédateurs de l'Occident. Vous pouvez appeler ça de l'idéologie ou de l'économie, c'est en fait une pathologie. L'esclavage a coupé le monde en deux, il l'a brisé sur tous les plans. Il a cassé l'Europe. Il a transformé les Européens, il en a fait des maîtres d'esclaves, il les a rendus fous. Vous ne pouvez pas faire ça pendant des centaines d'années sans que rien ne se passe. Ils ont dû se déshumaniser, et je ne parle pas seulement des esclaves eux-mêmes. Ils ont eu à tout reconstruire pour que ce système ait l'air vrai. C'est ce qui a rendu possible tout ce qui s'est passé pendant la seconde Guerre Mondiale. C'est ce qui a rendu la première Guerre mondiale nécessaire.

Éliminer les valeurs perverties au profit du respect de l'humanité et de l'unité de la vie

La culture économique qu'a répandue le monde occidental n'est pas seulement mensongère. Elle a permis l'infanticide à l'échelle planétaire. Les enfants sont aujourd'hui les victimes désignées de la pauvreté, des crises économiques et des conflits armés, mais aussi des crimes pédophiles. Ces crimes ne sont que l'aboutissement des dogmes édictés par des systèmes religieux qui ont nié les besoins du corps, sa sensualité et sa plénitude. Le philosophe Ivan Illich, lui-même prêtre, voyait d'ailleurs dans la société moderne la perversion de la véritable foi chrétienne. Dans une telle société, la perte du Bien et de la gratuité qui a été supplantée par des valeurs quantifiables a permis la perte de l'amour du prochain. C'est alors tout le mystère de la rencontre entre les hommes qui est perdu, ainsi que la rencontre avec cet « Autre » qui n'est autre que soi-même. L'homme a ainsi perdu la seule raison qu'il a d'être humain en perdant la croyance en la possibilité de l'amour. L'amour véritable ne peut être que désintéressé et gratuit. Seul cet amour-là permet le respect de l'innocence car il réside dans le don de soi. Mais l'être humain ignore ce qu'est l'amour véritable. Nous venons au inonde sans le savoir et nous cherchons toute notre vie des raisons qui nous permettraient de survivre à cette ignorance. Le manque d'amour est aujourd'hui profondément vécu et même intériorisé par certains enfants. La société dans laquelle ils vivent les blesse dans leur sensibilité profonde, dans leur chair. Leur détresse nous incite à retrouver de façon urgente une véritable humanité au sein de nos sociétés. Qu'est-ce qu'être humain ? Et quel sens pouvons-nous donner à l'existence ?

La crise du monde moderne n'est pas une crise économique. Elle est une crise spirituelle. Cette affirmation peut apparaître un peu trop métaphysique à certains. Mais sur ce plan, les économistes n'ont aucune prise. Et c'est bien là que réside notre avenir et notre chance, dans la possibilité de croire en nous-mêmes de façon unique, en voyant en nous la source possible de la beauté face à la laideur du mal et de la souffrance.

Mais nous devons donner aussi à nos enfants l'envie de construire leur vie, une vie authentique et saine. Nous devons surtout leur donner confiance en eux. La confiance est aussi une foi me de croyance, une croyance en soi. Alors il apparaît que la véritable foi est en soi. Car la survie n'est pas la vie. Il s'agit donc d'apprendre ce qu'est le sens de la vie et de la rendre possible. Ce n'est que dans cette dimension d'être qu'il sera alors permis d'être heureux et de partager ce que chacun de nous est au plus profond de lui-même, un être vivant.

Evelyne Vuillermoz, « Les graines semées à l'automne fleuriront au printemps ».

La franc-maçonnerie, de Poncins, Guénon et Evola

Léon de Poncins, l'ennemi des sociétés secrètes mondialistes, était-il disciple de René Guénon et de Julius Evola ? « Desce...