Quel grand livre ! Quel immense témoignage prophétique ! De quelle trempe était donc formée ces six Allemands, résistants au nazisme sous le nom de "die Weisse Rose"- La Rose Blanche, qui furent exécutés comme des parias par les tribunaux populaires nazis le 22 février 1943 pour Christoph Probst, Hans Scholl, Sophie Scholl, le 13 juillet 1943 pour Kurt Huber et Alexander Schmorell et le 12 octobre 1943 pour Willi Graf ?
Ils étaient étudiants en médecine, professeur de philosophie et étudiants en philosophie, catholiques engagés. Ils avait soif de justice. Ils haïssaient la mise en esclavage du peuple allemand. Ils se battaient pour une Europe juste, pour une Allemagne fédérale, débarrassée de toute dictature. Ils avaient pour ennemi Adolf Hitler et sa clique. Inge Scholl est la soeur de Hans et de Sophie. Son livre est à lire. Quelques courts extraits des tracts édités et diffusés par la Rose Blanche, dans les universités, donnent le ton :
1942 : "On ne peut pas discuter du nazisme, ni s'opposer à lui par une démarche de l'esprit, car il n'a rien d'une doctrine spirituelle. (...) Depuis la mainmise sur la Pologne, trois cent mille juifs de ce pays ont été abattus comme des bêtes. C'est le crime le plus abominable perpétré contre la dignité humaine, et aucun autre dans l'histoire ne saurait lui être comparé. (...) Chacun rejette sur les autres cette faute commune, chacun s'en affranchit et continue de dormir, la conscience calme. Mais il ne faut pas se désolidariser des autres, chacun est coupable, coupable, coupable."
Autre tract : "Où que vous soyez, organisez une résistance passive - une Résistance -, et empêchez que cette grande machine de guerre athée continue de fonctionner. Faites ceci avant qu'il ne soit trop tard, avant que les dernières villes ne soient devenues un amoncellement de ruines, comme Cologne, et que la jeunesse allemande ne soit immolée à la démence d'un monstre. N'oubliez pas que chaque peuple mérite le gouvernement qu'il supporte."
Appeler au sabotage de la machine de guerre, à la prise de conscience, à la défense de l'humanité, à la fin du génocide juif, dans une société en guerre asservie, surveillée par la Gestapo relevait d'un héroïsme inouï et d'une grande foi en l'Homme, en Dieu.
Merci à vous résistants allemands d'avoir été de ceux qui ont permis de conserver quelques flammes de l'honneur de votre Nation.
Photo : Sophie Scholl