Passant de la piraterie fluviale à la razzia sur la terre ferme, Israël, qui ne connaît aucune trêve, pas même celle du Ramadan, a réactivé ses bulldozers dévastateurs afin de déblayer le terrain occupé par un village bédouin condamné au plus grand dénuement, et détruire 200 sépultures musulmanes récemment rénovées.
Rien n’enraye l’infernale machine à démolir, à épurer, et à faire place nette de l’Etat juif, aucun grain de sable providentiel ne vient se glisser dans ses rouages pour le freiner dans son élan destructeur. Un élan qui a pris des allures d’un raid mené à un train d’enfer par la police israélienne, mardi 10 août, sur le site investi par des Bédouins dans le sud du pays, démolissant les tentes de fortune dressées tant bien que mal par une population miséreuse, qui en avait été chassée en juillet dernier.
Tel un prédateur qui assouvit sa soif exterminatrice en rayant du paysage tous les symboles musulmans, même les plus sacrés, la municipalité de Jérusalem a, de son côté, donné le feu vert à ses pelles mécaniques pour raser 200 sépultures d’un cimetière musulman du XIIe siècle, situé dans la partie juive de la Ville sainte.
Indignée et bouleversée, la communauté arabe d’Israël n’a pas eu de mots assez forts pour dénoncer cette profanation de la honte, le mouvement islamique israélien précisant que plusieurs saints soufis sont enterrés dans ce cimetière, dit Ma’man Allah et communément appelé Mamilla, sur un terrain où le centre Simon-Wiesenthal pour la recherche des criminels nazis souhaite édifier un musée de la Tolérance, du même nom que celui de Los Angeles.
Un projet muséographique bien mal nommé qui, pour prétendre éveiller les consciences au nom d’une grandeur d’âme irréprochable, n’hésite pas à broyer des tombes musulmanes, vestiges précieux de temps immémoriaux qui appartiennent à la mémoire d’un peuple.
A la veille du Ramadan, la nouvelle démonstration de force d’Israël, au-delà de sa nature proprement scandaleuse, affiche la crânerie insolente de ceux qui se savent au-dessus des lois.
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